Marquer un but sur CPA en étant hors-jeu, c’est possible…

Marquer un but sur CPA en étant hors-jeu, c’est possible…

 

Photo papier actu

 

C’est ce qui s’appelle un détournement de la règle. La scène a lieu à la 14ème minute du match opposant l’Olympique de Marseille à Rennes, au stade Vélodrome (3ème journée). Les Bretons bénéficient d’un coup franc le long de la ligne de touche, à 35 mètres des cages adverses. La défense phocéenne, organisée en zone, s’aligne à 25 mètres de son but. Rien de très original,si ce n’est qu’Ismaila Sarr se place alors délibérément à proximité du point de pénalty. L’attaquant se trouve donc à cet instant précis hors-jeu de plus de 10 mètres ! Une latitude autorisée par la règle du « hors-jeu passif » puisque la loi édictée par le Board estime que le positionnement de Sarr n’influe pas le déroulement de l’action et qu’il n’est donc à ce titre pas sanctionnable. Sur cette action précise, le ballon sera repoussé assez facilement par la défense. Toutefois, une première question s’impose : dans quelle mesure un hors-jeu peut-il être tout à la fois « intentionnel » et « passif » ? La seconde interrogation concerne le jeu à proprement parler : que se serait-il passé si Yohan Pelé avait repoussé le ballon dans les pieds de l’attaquant rennais, libre de tout marquage, et que celui-ci ait scoré ? Laurent Chabaud, le président de la commission de l’arbitrage du district du Rhône de football nous répond : « Dans ce cas de figure, l’arbitre va estimer que l’attaquant a tiré profit de sa position initiale et donc le but sera refusé ». Dont acte. Seulement voilà, les choses se compliquent dès lors que l’on creuse un peu la situation.

Hormis la faute de main du gardien, l’attaquant tire profit de toutes les autres situations où le défenseur touche le ballon involontairement ou lorsqu’il commet une erreur technique

Et si le gardien repousse le ballon dans le dos ou sur la tête d’un défenseur et que le ballon revient dans les pieds de l’attaquant, qui fait trembler là encore les filets ? « Dès lors que le ballon est touché par un adversaire, on considère alors que l’attaquant est remis en jeu. Le but devra donc logiquement être validé ». Même sanction lorsqu’un défenseur intervient, se manque et prolonge le ballon en direction de l’attaquant : « Là encore, le but sera entériné puisqu’on estime que c’est l’erreur du défenseur qui occasionne le but et non pas la position initiale du joueur offensif ». Résumons : l’attaquant, situé 10 mètres derrière le dernier défenseur, est considéré hors-jeu sur coup franc uniquement s’il récupère le ballon après que le gardien le lui a renvoyé dans les pieds. En revanche, il tire profit d’à peu près toutes les autres situations où le défenseur touche involontairement le ballon ou s’il commet une erreur technique. Autrement dit, en se positionnant aussi largement hors-jeu, l’attaquant n’a rien à perdre, mais bien tout à gagner ! Dans ces conditions, sans doute faut-il s’attendre à une généralisation de la pratique et s’habituer à voir des attaquants flâner loin derrière la ligne des défenseurs sur ces coups de pied arrêtés.

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